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par Lindor » lun. 12 déc. 2011 02:10
Heu...
-On peut apprendre à lire seul. Je l'ai fait. C'est pas compliqué : il suffit de connaître quelque chose par coeur, d'en avoir le texte sous les yeux puis de faire l'assimilation. Bien sûr, le "seul" signifie "de mon propre chef", pas "absolument sans personne" : j'ai pour cela posé énormément de questions à mes parents. Mais j'ai bien appris à lire à peu près seul à l'âge de 3 ans, et à écrire à peine plus tard.
-Et en quoi est-ce aberrant, des parents qui enseignent la lecture et l'écriture à un enfant très jeune ? En quoi est-ce une gêne ? Sérieusement, je ne vois absolument pas. C'est excellent pour l'enfant de travailler sa mémoire aussi tôt, puisque à cet âge là, son cerveau est encore en train de se former. C'est donc un très bon moyen de permettre à l'enfant d'acquérir de bonnes capacités de mémorisations. Pour moi, c'est juste génial : quel enfant, plus tard, irait reprocher à ses parents d'avoir fait en sorte qu'il ait une excellente capacité de mémorisation ?
Ensuite, l'enfant aime ça, généralement. L'enfant est curieux. Infiniment plus curieux que l'adolescent de base, ce dernier étant horrifié à l'idée de devoir apprendre quelque chose. De manière générale donc, l'enfant sera très heureux d'apprendre, de comprendre, de découvrir, et de voir ses parents lui consacrer ainsi du temps.
Bien sûr, si un enfant donné n'appartient pas au cas général et trouve très désagréable l'idée de devoir apprendre à lire et à écrire, c'est stupéfiant et dommage pour lui, mais il est évident que ses parents ne devraient pas le forcer à apprendre plus tôt que prévu. Il apprendra en temps et en heure. Oui, il faut suivre le rythme de l'enfant : mais si être poussé à l'apprentissage ne lui cause pas de tort apparent, alors pourquoi se gêner ? Si tu veux attendre que ton gosse vienne te demander les connaissances avant de les lui fournir, tu es mal barré...
Il y a le bon et le mauvais élitisme. Le bon élitisme, c'est pousser l'enfant à donner le meilleur de lui même, à se dépasser s'il le peut. ça lui servira dans la vie, c'est bon pour lui. Le mauvais élitisme, c'est pousser l'enfant à donner "ce que tu veux qu'il donne", à atteindre un objectif que tu fixe pour lui plutôt qu'à simplement faire de son mieux. Un enfant qui a un 0 en dictée parce qu'ils n'en à rien à faire, n'écoute pas en cours et n'a pas voulu réfléchir, c'est pas gênant que ses parents le punissent. Si c'est parce qu'il est dyslexique, ça devient inconcevable. Et en cas de litige... Présomption d'innocence, bien sûr =)
Personnellement, ma mère m'a toujours poussé à réussir, m'a enguirlandé quand je ramenais des sales notes alors qu'elle savait pertinemment que je valais mieux que ça mais que j'avais juste rien fichu, m'a aidé et soutenu quand je ramenais des sales notes parce que je n'avais pas compris et que j'avais des difficultés dans un domaine. Et je l'en remercie infiniment. Je lui dois le parcours que j'ai pu faire, et je suis heureux de ce parcours.
Oh, et faire travailler l'enfant "pour ses parents", c'est pas top, surtout à niveau collège. Mais c'est souvent dur à éviter, voir presque impossible à niveau primaire : va faire bosser un gosse en CE1 "pour s'assurer un bon avenir"... C'est une projection dans le future qu'ils ne peuvent tout simplement pas faire. La plupart des lycéens n'y arrivent même pas... Vous préférez bosser "pour vos parents", en leur faisant confiance quant à leur choix vous concernant, ou ne rien faire ? Les deux solutions sont désagréables, mais je préfère la première, pour que je ne me rende pas compte arrivé au lycée qu'il est trop tard pour rattraper le temps perdu...
Je vous aime tous, sauf un.