Chozo [LAMB] a écrit :Tache a écrit :C'est à dire ?
Enfin, je vois pas ce que la musique ou la peinture peuvent provoquer en moi que le penspinning ne provoque pas
Trouve-moi un combo qui a l'importance et la force de
Guernica, de
Macbeth ou du
Sacre du Printemps.
Je ne pense pas qu'un art soit défini par sa relation socio-spatio-temporelle, du moins pas uniquement. Mais si l'on prend l'exemple du PS, là encore, l'on retrouve ces choses, dans un monde plus restreint mais c'est néanmoins un monde. Il y a une évolution dans les cadres qui pourraient définir un art. Ta réaction est personnelle et plongée dans un contexte social, un impact sur le monde. Prend la chose en elle-même, et chacun peut ressentir ce qu'il souhaite. Pour un combo et une oeuvre d'art donnés, qui soient jugés par essence comme sublimes, sur mes critères, mes réactions peuvent être très proches même si l'on accorde une importance différente et toute relative à chaque oeuvre. De même il est très possible d'arriver au sublime dans n'importe quel travail créatif. Il faudrait, pour le PS, faire une recherche considérable, y passer du temps, et là peut-être deviendrait-il art (dans les définitions que tu donnes), mais dans ce point donné du temps qui est ce jour, personne ne s'y aventure car il n'est pas jugé comme art respectivement par la société.
Chozo [LAMB] a écrit :hexbinmos a écrit :Comment peut on dire que le penspinning ne provoque pas de réaction esthétique ?
On peut affirmer si vous le voulez que le penspinning rentre dans la "catégorie des arts", mais je pense que pour qu'il y ait art il faut qu'il y ait réussite artistique (c'est pour ça aussi que je pense que tous les artistes et les oeuvres ne sont pas au même niveau, il y en a des qui sont objectivement meilleurs que d'autres) or la nature de pure performance du penspinning ne lui permet pas ça : un combo de penspinning (ou une solo) n'est jamais construit comme peut l'être un poème ou un morceau de musique, tout simplement par manque de vocabulaire.
Le penspinning ça n'est que du pur mouvement d'un stylo. La danse, c'est une mise en relation de corps dans l'espace et la durée, c'est quand même sacrément différent.
Certes, le penspinning est moins construit qu'un poème, peut-être par manque de précision, de déterminisme, de description des éléments qui en font un art "sublime" et qui permettraient à un combo de l'être mais dire qu'il n'y a aucune construction est implacablement sophiste. On peut retrouver de nombreuses analogies dans chaque art, avec la musique, la composition musicale, les portées, le langage scientifique musical (allegro, crescendo, etc...), tout ça peut facilement être apparenté au PS, avec le breakdown, tout le lexique qui en découle, etc... la construction y est certes moins codifiée qu'en musique mais un air d'opéra peut très bien s'apparenter dans la construction à un combo. Un FS non recherché, c'est l'improvisation, un air joué sans construction bien que, par essence, construit. Il y a moins de critères, certes, pas de quoi en faire une science très profonde, pas de spinologie comme il y aurait la musicologie mais il y a un langage, un lexique et des éléments qui permettent de le codifier en tant que création construite ou art.
Pour aller vers la danse, le PS n'est pas simple mouvement. Il en découle de nombreuses réactions qui font sens selon le caractère novateur, la beauté, l’exécution, la difficulté, la fluidité, la recherche en outre, des mouvements. Certes, le PS évolue sur un plan moins large, mais il y a espace et durée autant que pour la danse, dans un cadre moins éclaté, moins dense mais chaque mouvement correspond à un emplacement dans le temps, dans l'espace, même si cela fait peut-être moins sens, qu'il y a moins explosion de beauté, qu'il en effuse de moins d'esthétique ou de morale dans un absolu général mais chaque mouvement est connoté et fait sens.
Chozo [LAMB] a écrit :EDIT : en penspinning (je reviens de la section tricks) nos seules limitations sont techniques et nos créations ne poursuivent qu'un seul point, une démonstration de dextérité. Ca rejoint ce que j'ai dit sur le patinage artistique : l'horizon du PS est essentiellement limité à l'exposition de son propre talent, or il est impossible de "faire art" avec ce but. C'est le problème bien connu du pen spinning inacessible au noobs sauf si on leur montre dix mille busts. Il n'y a aucune situation de communication, car le spinner ne spinne au final que pour lui et les autres spinneurs, il n'y a aucune notion de public, d'audience, aucune séparation entre la scène et la salle. De fait, la réception d'un combo ne se fait pas dans les mêmes modalités que la réception d'une oeuvre, et ça ça grève nécessairement l'ambition esthétique du penspinning - qui d'ailleurs n'existe que dans des topics comme celui-là.
Un art, pour toi est donc forcément un monde imposant et comprenant de nombreuses règles codifiées - elles l'ont d'ailleurs été par le temps comme celles qui se forment ici dans le PS, et dont l'horizon d'attente et de démonstration est hors de pensée, infini. Tu penses qu'un art infinitésimal ne serait pas un art ? Au niveau de l'accessibilité d'un art par un profane, c'est la même chose partout, un expert et un novice ne jugeront pas sur les mêmes critères, n'en déplaise aux experts. La réception, la communication ne se font certes pas dans les mêmes modalités mais la notion de public est évolutive, c'est simplement l'origine d'un art que de n'avoir aucune notion d'audience, il y a d'abord la recherche. Les comédiens jouent au départ ensemble et devant des amis comédiens avant d'exposer leur travail, recherché et final. L'ambition esthétique découle de cette recherche, recherche que nous n'avons pas entamée et qui, donc n'est pas qualifiable d'art, selon tes termes. Et j'en conviens, le PS en ces termes n'est pas un art et ces termes me semblent justifiés.