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par Lindor » jeu. 3 nov. 2011 23:43
On n'est pas égaux. En fonction du lycée dans lequel tu es, des lycées/collèges dans lesquels tu as été, de l'éducation que t'ont donné tes parents (en te poussant ou non à avoir de bons résultats), de tes compétences personnelles, de tes motivations, de ton attrait pour les matières enseignées et de la qualité de tes profs, ceux que tu as et ceux que tu as eu, tout peut changer.
Mon exemple personnel est simple : j'ai toujours eu des résultats très corrects en cours, jusqu'en terminale, simplement parce que ma mère ne m'a jamais laissé échouer. Elle a investi énormément de temps pour m'aider dans mes devoirs en primaire / collège, et elle m'a toujours poussé à donner le meilleur de moi même. Elle m'a transmis une certaine "honte de la mauvaise note", ce qui n'est pas une mauvaise chose au sens où je l'entend. Sans avoir vraiment travaillé, je me suis donné les moyens de réussir dès la primaire.
J'ai eu des résultats "aussi hauts que je voulais" en mathématiques (ie : j'ai eu de mauvaises notes quand je n'en avais rien à faire, mais jusqu'en troisième année de prépa, j'ai pu me maintenir à 17 de moyennes - je compte d'ailleurs faire de même en école d'ingénieur), simplement parce qu'on m'a transmis très tôt la passion des mathématiques (grand-père astronome, donc fou de mathématiques...). Ayant toujours vu ça comme un jeu, sans travailler "scolairement", je les ai pratiquées pendant des années par plaisir, et la plupart des raisonnements mathématiques me sont venus très tôt et très naturellement à cause de ça.
Enfin, d'excellents professeurs m'ont fait aimer certaines matières (en philo par exemple. Avoir un bon prof de philo en terminale est rarissime, et j'ai eu cette chance), et après le bac, certains m'ont même fait aimer travailler.
Finalement, je m'en tire avec une impression de succès (j'ai eu la mention que je souhaitais au bac, et une école d'ingé d'excellent niveau qui me plaît énormément). Mais la part de "talent personnel" qu'il y a derrière, si même elle existe, est très faible : le mérite revient entièrement à mon entourage. N'importe qui devient bon en cours si on lui enseigne très tôt à le faire. Je m'attend, par exemple, à ce que mon jeune frère obtienne à terme une école d'ingénieur meilleure que la mienne : nous avons déménagé près de Paris après que j'aie eu mon bac, il a donc intégré une bonne école proche de Paris, avec de meilleurs profs, et surtout, une tendance bien plus poussée à faire réussir les élèves que celle de la petite école de province dans laquelle j'ai été. Tout naturellement, je compte sur lui pour réussir un peu mieux que moi.
Ensuite, si tu n'as pas eu la "chance" d'être poussé dans ta jeunesse, inverser le processus est difficile, désagréable, mais faisable. J'ai aussi connu ça, à un certain niveau : issu d'une petite école de province très peu côtée, j'ai intégré une prépa clairement mauvaise, dans laquelle je pouvais me classer parmi les premiers sans rien faire. Arrivé aux concours après n'avoir rien fichu pendant deux ans, j'ai eu une assez cruelle désillusion : mon niveau était absolument lamentable comparé à celui des élèves des grandes prépas parisiennes, qui travaillaient dur depuis deux ans entourés d'élèves excellents et se poussaient mutuellement à atteindre le plus haut niveau possible. J'avais clairement un désavantage majeur par rapport à eux, rapport à la prépa très faible que j'avais intégré qui ne poussait absolument pas ses élèves aux meilleurs concours. Pourtant, en troisième année et en travaillant avec acharnement, j'ai fini par réussir aux concours aussi bien que les élèves des plus grandes prépas (de tous les étudiants de mon école, je suis de loin celui qui est issu de la prépa la plus faible).
Bref, même quand l'environnement n'est pas bon, on peut réussir. Mais c'est désagréable : j'ai travaillé 80h par semaines pour cela, et je passais sur chaque DM de maths un temps inimaginable, là où quelques heures suffisaient aux élèves des grandes prépas. Quoi qu'il en soit, ça marche.
Conclusion évidente : soit tu as de la chance en terme d'environnement, soit tu travailles dur. Et si tu ne sais pas comment travailler dur, prend des cours particuliers avec un étudiant qui sait.
Je vous aime tous, sauf un.